Bien qu’au Québec les tarifs d’électricité soient relativement bas, de nombreuses personnes n’arrivent pas à payer leur facture.

En 2018, Hydro-Québec a conclu près de 374 000 ententes de paiement avec sa clientèle résidentielle. C’est une hausse de 30% par rapport à 2014 (288 000 ententes offertes). La même année, Hydro-Québec a procédé à près de 50 000 interruptions de service chez ses clients en recouvrement. Dans 11% des cas, le client a été interrompu pendant plus d’une semaine. Une coupure de service de plusieurs jours, lorsqu’il fait froid, met en danger ces personnes. À Montréal, où il fait plus chaud que dans bien des régions du Québec, la température est inférieure à  0 °C en moyenne 19 jours en novembre et 13 jours en avril. 

Depuis 2012, les tarifs ont augmenté de 14%.

Ces hausses de tarifs affectent particulièrement les ménages à faible revenu qui consacrent une part de leurs revenus beaucoup plus grande aux coûts d’énergie que la moyenne de la population.

« C'est pas l'énergie en tant que telle qui est importante, mais ce qu'elle nous permet de faire. »

L’accès à l’énergie (électricité et chauffage) dans notre maison est directement en lien avec le respect des divers droits humains (droit au travail, à l’éducation, au logement, à l’alimentation, etc.). C’est une condition pour que chaque personne puisse jouir pleinement de ses droits. Par conséquent, les coupures d’énergie ont des conséquences très sévères. La privation de services énergétiques empêche les individus de bénéficier de conditions de vie décentes et de prendre part aux activités de la société. 

Au Québec, les problèmes d’accès à l’énergie sont invisibles. Aucune mesure d’aide (ou presque) n’existe. 

Quand on parle de facture d’énergie, les difficultés que rencontrent les ménages vulnérables sont souvent attribuées à des comportements inappropriés. Or, ce n’est pas parce que les gens gaspillent l’énergie qu’ils ont de la difficulté à payer la facture. C’est la faiblesse des revenus, la mauvaise qualité des logements et l’augmentation des tarifs d’énergie qui sont responsables de cette situation. 

Si on veut aider les personnes qui ont de la difficulté à payer leur facture d’énergie, il faut augmenter les revenus et s’attaquer à la mauvaise qualité des logements. Simplement parler d’économie d’énergie, ce n’est pas la solution. Il est grand temps de sortir du mythe du pauvre-gaspilleur et de l’illusion que des solutions simples sont à sa portée.

Personne ne devrait avoir à choisir entre manger ou se chauffer!